Mme Simone Ehivet Gbagbo, épouse du chef de l'Etat, présidente du groupe parlementaire FPI, a séjourné le dimanche 1er avril dernier dans la cité des palmiers. L'objet de cette visite, plusieurs fois annoncée mais reportée, était le règlement de l'affaire que nous avons intitulée les escadrons de la mort font une descente à Adzopé. Pour rappel, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 février 2007, la brave population de N'Koupé, village situé à 7 km d'Adzopé, a eu sa quiétude perturbée par des soldats convoyés par le tristement célèbre député FPI à la double identité connu sous le nom d'Abou Abou Etienne mais de son vrai nom Sombo Ndépo Paul. Cette nuit-là, les soldats Boni N'Cho Kangui, Jean Thierry Bayou et Groguhet Oné ont fait subir des atrocités inimaginables et des humiliations aux sieurs Ody Kouao Gilbert, Tobo Séka Alphonse et Asseu Richmond. La Justice se saisissant de cette affaire a condamné les acteurs de ce drame à 24 mois d'emprisonnement ferme, 100 mille francs d'amende, 10 ans de privation des droits civiques et 5 millions de dommages et intérêts à payer aux victimes. Le député FPI, commanditaire de l'acte, pris en flagrant délit de torture, n'a pas daigné comme pour narguer la justice, répondre à la convocation des magistrats. Il sera néanmoins épinglé quelques jours après l'audience et déféré à la maison d'arrêt et de correction d'Adzopé. Mais sur intervention, selon nos sources, du couple présidentiel, ordre sera donné au substitut du procureur de la République de libérer le député délinquant 4 heures après son arrestation. C'est dans cette logique que la 1ère dame, Mme Ehivet Simone Gbagbo était à N'Koupé pour demander aux victimes de retirer leur plainte.
"Nous sommes en famille et nous devons régler nos problèmes en famille. Le président Gbagbo a été choqué d'apprendre que ses frères Akyé sont en palabre. Palabre qui les a conduits devant les tribunaux" dira la présidente du groupe parlementaire FPI qui s'est fait accompagner pour la circonstance de nombreux députés FPI. Me Assi Georges, 2e vice-président du conseil général, prenant le premier la parole, accusera les démons de la jalousie ( ?) qui, selon lui, ont mis le feu à N'Koupé. Prenant Me Assi à contre-pied, le ministre Monnet Emmanuel jugera ces évènements de suffisamment graves. Quant au chef du village, Nanan Agbatou Didier, lui, ne passera pas par quatre chemins pour fustiger le comportement du député à la double identité. "Il faut éviter la confusion dans les rôles et les chevauchements dans les ambitions" martèlera l'autorité villageoise. Cinq (5) millions de F CFA, amende infligée aux soldats à la solde du député FPI, ont été versés, selon le ministre Monnet, par Mme Gbagbo au président du tribunal d'Adzopé afin que la procédure de cette affaire jugée grave par tous soit arrêtée. Aussi remettra-t-elle 1 million de francs aux participants à cette cérémonie dont 100.000F aux 15 chefs présents. Soit près de 6000F à chaque tête couronnée. Quelques habitants rencontrés après la cérémonie ont exprimé leur déception dans la démarche de Mme Gbagbo qui, selon eux, n'a pas directement condamné l'acte criminel causé par le député FPI. "Nous comprenons maintenant pourquoi Abou Abou Etienne se comporte ainsi. Cette affaire ne prendra pas fin comme ça. Il faut qu'il comparaisse lui aussi devant le tribunal" nous confiera un parent d'une des victimes.
Adjanin